Depuis plus de vingt ans, MOISE B interroge les objets comme on interroge un langage, une culture, une histoire : dans leurs fractures, leurs ironies et leurs contradictions. Héritier du ready-made, il détourne les formes industrielles pour les transformer en récits critiques, en « objets de débats » où se rencontrent humour et gravité.
Au cœur de son travail se tient une question obsessionnelle : celle de la liberté. Non pas la liberté érigée en idéal abstrait, mais ses travers, ses fragilités, ses ambiguïtés, ses singularités vécues. Qu’est-ce qu’être libre dans un monde saturé de signes, de normes, de contraintes sociales et politiques ? Ses assemblages d’objets deviennent alors autant de poèmes plastiques, des collisions de sens qui fissurent nos évidences et nous renvoient à nos propres chaînes.
Depuis dix ans, MOISE B partage son temps entre Paris et Shanghai. Cette vie en miroir nourrit son regard critique : loin d’opposer naïvement un « Est contraint » à un « Ouest libre », elle révèle combien nos libertés dites acquises se muent souvent en illusions, en conventions intériorisées, en dépendances travesties. Son « expérience chinoise » lui offre ainsi un miroir, non pour juger l’autre et nous-même mais pour réinterroger nos propres certitudes.
Les œuvres de MOISE B ne se contentent pas de provoquer : elles ouvrent un espace de réflexion où l’objet cesse d’être un outil ou un décor pour devenir un langage. Dans cet entrelacs de formes et de signes, il nous invite à repenser la liberté comme une expérience fragile, difficile, contradictoire et inachevée, une tension permanente entre le réel et l’imaginaire, le collectif et l’intime, le sérieux et la légèreté.



















































































































































